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The Saboteur sur Xbox 360

Du coup par goût de vengeance, la nuit venant, vous décidez avec votre acolyte Jules d'aller détruire le bolide de ce Dierker, mais voilà, vous vous faites attraper vous et votre pote par les nazis et allez passer une très mauvaise soirée rougie par le sang car Dierker croit que vous aussi êtes deux agents secrets, bien que ce ne soit pas le cas... Vous parvenez tout de même à prendre la fuite, mais pas votre ami. Vous retournez voir la famille de Jules, pour leur annoncer la mauvaise nouvelle, mais les allemands ont déjà mis leur résidence à feu et à sang. Puis de fil en aiguille, vous vous retrouvez en plein coeur de Montmartre à Paris, au Cabaret « Belle de Nuit » où vous ferez la rencontre de Luc Gaudin, un des leaders de la résistance parisienne et où vous croiserez également pour le plaisir des mirettes quelques danseuses aux seins nus à condition d'entrer votre console le code fourni avec le jeu. Puis, toujours par soif de vengeance, vous voilà à faire vos classes au sein de la Résistance. Une introduction au jeu plutôt bien montée qui annonce un scénario à rebondissements pour notre plus grand plaisir et ils seront légion. En tout cas, on ne s'ennuie pas dans la progression, sur la vingtaine d'heures que le jeu nous propose, on a assez peu le sentiment de répétitivité, si ce n'est qu'il faut faire exploser des trucs, mais c'est varié : ponts, canons, bâtiments, véhicules, trains, réserves d'essence, radars, projecteurs... Mais bon vous êtes LE saboteur, on ne pouvait pas en attendre moins... Cependant, la stratégie sera de mise. Voire même des fois le challenge sera corsé, surtout si on n'est pas trop discret... Pour mieux vous infiltrer vous pourrez enfiler les vêtements de vos victimes allemandes, à condition de les avoir tué à mains nues. Si le vêtement est tâché du sang de votre victime, impossible de le dessaper, les allemands verraient de suite le sang sur le vêtement. Mais bon, si vous voulez la jouer bourrin, vous pouvez. Mais selon les missions, des fois c'est plus simple, mais bien souvent ça complique l'affaire. La mise à couvert sera alors de mise (voire indispensable), et heureusement pour vous elle est plutôt bien gérée. Un arsenal d'armes lourdes et légères vous attend, et si vous tombez en panne de munitions lors d'une mission vous pourrez récupérer les armes germaniques tombées à terre ou détruire les nombreuses caisses de munitions alentours.

Grand Sabotage Auto

Comme avec Mercenaries du même Pandemic, les comparaisons entre The Saboteur et GTA sont inévitables. Déjà les véhicules. Heureusement pour vous, vu la taille de la map (plus grande que Liberty City), pour vos déplacements vous pourrez prendre ou voler n'importe quelle voiture aux alentours, voire même piquer les side-cars ou les tanks des nazis. Au sein des différentes planques de la Résistance se trouveront toujours non loin un garage où vous pourrez également choisir n'importe quel véhicule que vous y aurez préalablement déposé. Leur conduite est un peu déroutante au premières minutes de jeu, c'est très arcade, voire plus que dans GTA, d'autant qu'à certains moments du jeu, vu que vous êtes pilote, vous aurez de véritables courses à réaliser. Elles n'auront malheureusement rien d'une vraie course, car elles sont programmées pour que vous les gagniez en toute fin de course si vous ne faites pas trop d'erreurs, c'est bien dommage. Autre ressemblance à GTA, pour progresser dans le jeu, vous aurez un petit radar en bas à gauche qui vous indiquera l'endroit où vous rendre pour rencontrer les résistants qui vous proposeront des missions. Vous pourrez même dans la map poser des marqueurs pour que votre itinéraire se dessine au fur et à mesure de votre parcours. Les missions s'enchaînent à votre rythme, si vous voulez vous balader dans les différentes zones, libre à vous. D'ailleurs, l'accès à la carte aurait pu être plus rapide, car là on doit la sélectionner dans le menu de pause et encore une fois, il faut revalider la carte pour pouvoir placer ses marqueurs, un peu lourdingue, quand on sait à quel point on utilise cette carte dans ce genre de jeu.
Les missions se termineront bien souvent par une fuite en voiture, et même avec un niveau d'alarme assez élevé, ce ne sera pas trop difficile (en difficulté normale de jeu) d'échapper aux "boches" en sortant de la zone rouge sur votre radar. L'IA des allemands n'est quand même pas très développée, par contre ils vous repèreront très facilement, même si vous êtes sur les toits lors d'une alarme. Vous les attirerez comme des aimants. Outre les objectifs de la trame principale, les développeurs ont également prévu des missions secondaires avec d'autres résistants afin de développer quelques aspects du héros, et ces personnages sont assez nombreux à sévir dans Paris et à travers la France. Ces missions secondaires ont plus pour but de délivrer des zones de l'occupation allemande, en détruisant tel ou tel repère allemand, un aspect conquête de territoire pas désagréable. Autres petits défis, saboter avec un peu d'explosif tous les postes et avant-postes des nazis : miradors, sirènes, canons, les réserves d'essence, les chars, etc... Je ne les ai pas comptés précisément, mais il y a au moins 500 sabotages de ce type à effectuer pour nettoyer complètement la France des nazis. Heureusement, on pourra terminer le jeu sans libérer complètement la map et détruire tous ces postes nazis, mais ça donnera quand même cette amère impression de ne pas avoir rempli totalement le sacerdoce de la Résistance.

Sabotage Creed :

Après la comparaison avec GTA, The Saboteur se veut également assez proche dans son gameplay à Assassin's Creed. Comment ? Sean Devlin est aussi habile qu'Altaïr ou Ezio pour monter le long des bâtiments et se déplacer de toit en toit. Mais c'est seulement là que la comparaison continue car au niveau de l'animation, c'est beaucoup plus rigide et du point de vue jouabilité c'est beaucoup moins bien pensé. Pour escalader un pignon, il vous faudra mitrailler le bouton A pour que Sean passe d'un rebord de fenêtre à un autre. On préfèrera grimper aux gouttières ou aux échelles ce qui nous évitera ce mitraillage de bouton un peu saoûlant. Même s'il existe les câbles de téléphones pour passer d'un bâtiment à l'autre en se laissant glisser à la Splinter Cell pour rester sur les toits (et on peut même utiliser les câbles montant à la force des bras), le level-design n'est quand même pas aussi optimisé que dans un Assassin's Creed, dommage...

Paris libéré ! Mais Paris déstructuré !

Ne vous attendez pas à retrouver dans The Saboteur un Paris modélisé au bâtiment prêt, à la ruelle prête, ni même les quartiers aux bons endroits. On retrouvera quand même les principaux lieux et monuments de la Capitale française tel que la Tour Eiffel, l'Arc de triomphe, la place de la Bastille, les Champs Élysée et j'en passe, mais pas tout à fait là où ils se trouvent dans la réalité. Encore que le pire de cette déstructuration n'est pas réellement sur Paris, mais sur les régions qui l'entourent. En effet l'action se passera aussi au Havre, en Lorraine, en Picardie, en Champagne-Ardenne, dans la région Centre ou, comme on a vu précédemment, en Allemagne pour ne citer que ces lieux. Elles sont placées à peu près... Heureusement les distances entre Paris et les provinces ne sont pas respectées non plus, on doit être à cinq ou six kilomètres du Havre ou de l'Allemagne pour les plus éloignées et toutes les autres régions en périphérie de Paris, mais je me voyais mal parcourir plus de bornes, et ça permet aussi de ne pas avoir de coupure pour passer d'une zone à l'autre. C'est plutôt sympa de devoir se rendre soi-même en voiture vers ces autres lieux à travers les campagnes et les forêts. C'est un choix des développeurs surprenant au premier abord mais qui au final augmente l'immersion. Et de n'avoir aucun chargement pour traverser la map d'un bout à l'autre est assez exceptionnel vu la taille de celle-ci. Néanmoins, placer Chambord au nord de Paris, alors que la région Centre est représentée dans le jeu, là je crois que Pandemic peut aller réviser sa géographie.

Paris occupé ! Paris décolorisé !

Sur l'aspect artistique du jeu, Pandemic a eu la bonne idée de différencier les zones occupées des zones libres par un filtre noir et blanc où seules quelques couleurs paraissent sur certains éléments tels que le rouge des brassards nazis, le bleu des brassards des résistants qui vous viennent en aide, les câbles de téléphonie, les étincelles que font les balles sur votre carrosserie (qui gardent d'ailleurs les impacts de balles) et quelques lumières. Ajouté à ça la mauvaise météo et la nuit omniprésente en zone occupée, cela rend vraiment une ambiance sinistre de l'occupation et renforce également l'aspect historique du jeu. Et quel plaisir de revenir en zone libre où la couleur plutôt verdoyante vous redonne une impression plus sécurisante malgré la présence de quelques allemands au coin des rues, mais ceux-là sont bien moins aux aguets de vos faits et gestes, et moins agressifs. Les textures et les effets de lumière sans être sensationnels restent de bon augure et pour une map aussi grande sans chargement on ne peut vraiment pas s'en plaindre. C'est vrai au début du jeu ça fait bizarre de voir le jour et la nuit au même moment, de passer de l'un à l'autre selon que vous êtes en zone libre ou occupée, mais c'est un réel parti pris artistique et personnellement je trouve ça réussi. L'ambiance est excellente et nouvelle pour un jeu sur la seconde guerre mondiale.

Feeling Good :

Une bonne sensation, c'est ce que vous ressentirez grâce à la bande originale du jeu en entière adéquation avec l'ambiance et l'époque du jeu. Du jazzy de très bon aloi, un grand coup de chapeau à Pandemic et aux personnes responsables de la BO du jeu :

- Koop - Koop Island Blues
- Nina Simone - Feeling Good
- Ella Fitzgerald – Caravan
- Ella Fitzgerald - Somebody Nobody Loves
- Madeleine Peyroux - Dance Me To The End of Love

Ajouter à cela l'excellent thème musical du jeu de Christopher Young et on atteint la quasi-perfection.
Cependant, tout n'est pas parfait en ce qui concerne le son du jeu. Les dialogues en français sont complètement ratés. Dans une même phrase d'un même personnage, la tonalité peut tout à coup changer, parfois les dialogues mettent un peu de temps à se lancer. Et ceci est d'autant plus dommage qu'incompréhensible. Hormis quelques cinématiques principalement au début du jeu, tous les dialogues s'effectuent directement avec le moteur du jeu, ce qui aurait pu être bien pour ne pas couper l'action, mais, à la fin des dialogues, hop, écran noir de 2 secondes et la mission commence, parfois même on vous place directement dans votre véhicule. Ça coupe donc l'action, et du coup peut-être que de véritables cinématiques sur ces dialogues auraient été préférables au final. Mais le manque de temps pour le développement ne l'a sans doute pas permis.